Dans l’avion qui le ramène de Rio à Rome le 29 juillet 2013, le pape François a déclaré :
Quand le fils prodigue est revenu à la maison, son papa ne lui a pas demandé : « Qu'as-tu fait de l'argent ? » Mais il s'est inquiété pour lui et a organisé une fête pour le recevoir. L'Église doit donc faire de même : pas seulement attendre les divorcés remariés mais aller les trouver.
Voyons la suite qui sera donnée.
En revanche il existe, en droit canonique, trois exceptions au principe d’indissolubilité :
- Un mariage non consommé ( qui n’a pas donné lieu à des relations sexuelles ) peut être dissout ;
- Un mariage célébré entre deux non-baptisés peut être dissout si l’un des conjoints accède au baptême ;
- Un mariage entre un conjoint baptisé et un conjoint non-baptisé peut être dissout !
Il faut cependant noter que :
- L'Église n’interdit pas la séparation des époux pour de graves motifs, à condition qu’il n’y ait pas remariage ; la séparation « simple » n’empêche donc pas l’accès aux sacrements.
- L’adultère en tant que tel n’empêche pas non plus l’accès aux sacrements, mais seulement le remariage, considéré comme une installation durable dans l’adultère.
Les réformateurs ne réclament pas que l’Église admette la dissolution du mariage, mais ils demandent que les divorcés remariés, la privation des sacrements cesse d’être automatique et définitive. Ils s'appuient sur le fait qu'il n'y a pas d’enseignement direct sur l’exclusion des remariés de la table eucharistique dans le Nouveau Testament.
De nos jours, la dégradation morale prend de telles proportions que beaucoup de structures qui se disent chrétiennes en viennent à présent à bénir des mariages entre personnes du même sexe
Les secondes noces après veuvage ne soulèvent plus, du moins en Occident latin, les mêmes difficultés qu’alors et aucun théologien actuel n'envisagerait d’obliger quelqu’un à se séparer de son conjoint à la suite d’infidélités. Mais il ne paraît toujours pas concevable, au regard de la tradition, que l’Église puisse autoriser quelqu’un, dont le mariage est valide et consommé, à contracter de nouvelles noces du vivant de son conjoint.
Voilà une position divergente entre l’Église d’Occident et celle d’Orient.
La justification du célibat consacré et de la virginité est basée sur une interprétation, interprétation qui me semble très contestable, de Matthieu 19 :12 :
Et il y en a qui se font eunuques pour le Royaume des Cieux.
On ne peut une fois de plus qu’admirer la capacité de l’authentique Tradition de l’Église à épouser de nouvelles formes de vie, inventées, héritées peut-être, mais revisitées à la lumière de l’Évangile.
L'Église n'a jamais considéré la Bible comme un ensemble de prescriptions légales que la société terrestre doit adopter du jour au lendemain. La foi chrétienne est un engagement personnel suppose toujours une lutte personnelle et continue contre le péché. Le mariage chrétien est unique et contracté pour l'éternité, mais l’Église doit reconnaître la faiblesse de l'être humain et admettre que l'amour peut s'épuiser et même disparaître.
Le divorce par consentement mutuel fut toléré jusqu'à ce qu'une loi, édictée par l'empereur Théodose II en 449 l'interdise ; mais il fut à nouveau autorisé par Justin II en 566. La loi de Justin II ne fut abrogée qu'au VIII° siècle. Pendant toute cette période, le divorce, avec le droit de se remarier, fut accordé non seulement pour cause d'adultère, mais aussi pour des raisons telles que trahison politique, projet de meurtre, disparition de cinq ans ou plus, accusation d'adultère injustifiée et finalement vœux monastiques de l'un des conjoints.
Aucun Père de l'Église ne dénonça ces lois comme contraires au christianisme.
Des exhortations pastorales innombrables continuent à montrer que le divorce est un péché. Mais il est évident que l'existence même de ces lois sur le divorce, était acceptée en orient aussi bien qu'en occident, jusqu'au Moyen Age.
Et pourtant, Saint Épiphane de Chypre, évêque et théologien chrétien du IV°siècle, né en Palestine, vers 315, mort en mer en mai 403. C'est un saint et un Père de l'Église pour l'Église orthodoxe et l'Église catholique, écrivait déjà au IV°siècle dans Contre les hérésies, 69, PG 41, col. 1024 C-1025 A :
Celui qui ne peut pas rester chaste après la mort de sa première femme ou qui s'est séparé de sa femme pour un motif valable, comme la fornication, l'adultère ou tout autre méfait, s'il prend une autre femme ou si la femme prend un autre mari, n'est pas condamné par la parole divine, ni exclu de l'Église ou de la vie ; mais cela est toléré à cause de sa faiblesse.